Nouvelle vague de répression au Nicaragua : 12 ONG dont Radio Maria dissoutes

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Le régime de Daniel Ortega poursuit ses persécutions contre le christianisme dans ce pays d’Amérique centrale. Toujours en prétextant des irrégularités financières, le gouvernement aux ordres du dictateur vient de dissoudre 12 ONG dont plusieurs chrétiennes.

Fini le chapelet ou les méditations religieuses, l’ancienne station de Radio Maria diffuse désormais les discours de Raquel Murillo, la femme du président nicaraguayen. Cette radio catholique a été dissoute de même que 12 ONG suite à une décision du gouvernement en date du 9 juillet 2024. Plusieurs églises évangéliques ont été visées comme l’Association de l'Église chrétienne Prince de la paix - Maison de prière, l’Association des Églises évangéliques du Nicaragua - Fontaine de Jacob et l’Association pentecôtiste du ministère apostolique prophétique.

Le prétexte juridique de cette persécution est le même depuis plus de quatre ans. Les ONG sont accusées de ne pas présenter des rapports financiers assez solides et sont purement et simplement dissoutes. Dès lors, elles n’ont plus aucune existence juridique, elles ne peuvent plus mener aucune action publique et tous leurs biens sont transmis à l’État.

"Chers amis, la persécution de l'Église catholique au Nicaragua a connu un nouveau chapitre hier après-midi. Radio Maria Nicaragua a été fermée..." C'est par ce message sur sa page Facebook que Radio Maria a fait ses adieux à sa station du Nicaragua, après 24 ans d’activité.

Le média Crux explique que la pression sur la station de radio a été progressive. D’abord, le gouvernement a augmenté le prix de l’eau et de l’électricité, puis a bloqué leurs comptes bancaires. Fin juin 2024, Radio Maria a dû suspendre ses émissions entre 19h et 5h. Enfin, la veille de la fermeture, la radio a été forcée de diffuser un discours de Raquel Murillo.

Álvaro Leiva Sánchez, dirigeant de l'Association nicaraguayenne pour la défense des droits de l'homme, exilé au Costa Rica, est très pessimiste sur l’avenir des chrétiens dans le pays. Pour lui, "le droit à la liberté religieuse et à l'association a été pratiquement supprimé dans le pays par le régime d'Ortega, et toute voix, religieuse ou laïque, qui dérange de quelque manière que ce soit le gouvernement sera fatalement réduite au silence".

Les chrétiens continuent de subir des vexations et humiliations de la part du dictateur Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007. Ainsi, début juillet, un prêtre nicaraguayen qui se trouvait aux États-Unis pour un travail missionnaire a été empêché par le régime de retourner au Nicaragua.

Le père Rodolfo French Naar a simplement reçu un message de la compagnie aérienne lui indiquant que les autorités d'immigration du Nicaragua ne l'avaient pas autorisé à entrer dans le pays, sans autre forme d’explication. Une situation qui n’est isolée selon les prises de paroles de l'avocate Martha Patricia Molina, une militante nicaraguayenne exilée aux États-Unis.

Les 12 nouvelles ONG dissoutes viennent s’ajouter à plus de 3 500 ONG déjà fermées par le gouvernement de Managua depuis 2018.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

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